Prend ses aises [terminé]

Augustine avait mal. Quel est l'imbécile heureux qui laisse ses jambes sur le passage ? Derrière elle, son majordome courait. Elle, qui pensait l'avoir semé... Elle se redressa difficilement. Elle avait du sang qui coulait du genou. Elle l'essuya avec sa main, contre les protestations de son majordome. D'ailleurs, elle se retourna et lui cria :
-"Lâchez moi ! Je ne suis plus une enfant ! Allez prendre soin des genoux de mes parents ! Je n'ai pas besoin de toi !!!"
Elle laissa couler un silence et ajouta plus calmement:
-"Même si un imbécile laisse ses jambes dans le passage..."
Elle posa ses yeux dorés sur le garçon.
-"Alors ? Tu ne sais plus dire pardon ?"
Elle était en colère. De un, parce que son majordome ne l'avait pas lâché d'une semelle depuis son arrivée, alors qu'elle lui avait aboyé à la figure qu'il pouvait dégager. De deux, car elle avait honte d'être tombée si sottement. Et de trois, car le garçon en face d'elle ne s'était même pas inquiété de l'état de la personne qui l'avait fait tombé. Même pas un "Vous allez bien ?"...
Elle allait exploser, mais elle se calma in-extrémiste avant de l'étrangler et attendit sa réponse.

{Kaname} - C’est qui l’imbécile ? Tu pourrais lever les pieds ou regarder où tu marche , non ?
Augustine rougit de honte. C'est vrai qu'elle n'avait pas fait fort. Mais son majordome la poursuivait et elle n'avait pas fait attention. Raah, zut ! Quelle imbécile ! Se ridiculiser ainsi...
Le voilà qu'il s'excusait. Augustine se sentit encore plus honteuse. Elle dit à son tour :
-"Désolée... Ce pot de colle ne veux pas me lâcher et je n'ai pas fait attention..."
{Kaname} - Ça va ton genoux ? Une chute comme ça …Tu veux aller à l’infirmerie ? Enfin … Je demande juste.
Ah, non pas question ! Ce n'était plus une enfant qui pleurait car elle s'était égratignée le genou !
Elle ria alors et se passa la main sur le genou, essuyant le sang qui coulait.
-"Ça, dit-elle, ce n'est rien. Juste une égratignure ! Ah oui, je m'appelle Augustine, et toi ?"
En réalité, elle souffrait comme même un peu. Mais plutôt mourir que de l'avouer. Alors elle sourit comme si de rien n'était et attendit la réponse du garçon.

Il disait se nommer Kaname. Augustine lui sourit. Son majordome était toujours là, mais elle s'appliquait à l'ignorer. Elle voulut lui tendre la main, mais remarqua qu'elle avait du sang dessus.
*C'est peut être pas la meilleure idée*
Pensa-t-elle.
Mais finalement c'est qui l'a pris de sa propre initiative.
{Kaname} - Je vous l’empreinte un instant, attendez ici, s’il vous plait.
Hein ? Augustine n'y comprenait plus rien. Mais elle se laissa faire. Il l'emmena dans une sorte de petit jardin, loin de la cour, gorgé de fleurs. Puis il lui sourit, lâchant sa main.
{Kaname} - Comme ça il te collera plus.
Les autres filles auraient rougis et bégayés. Réaction plutôt normale. Mais Augustine ne rougissait que de honte. Pour elle, prendre sa main était normale. Bref, au lieu de devenir écarlate, elle lui sourit, complice. Puis s'excusa en montrant la main du jeune homme tachée de sang.
-"Désolée... Je t'ai sali. Et merci de l'avoir éloigné... C'est un des majordomes envoyés par mon père, pour me protéger. Mais c'est des vrais peureux ! Que des poules mouillés ! Bref, j'essaye de m'en débarrasser, mais ils sont plutôt doués pour retrouver quelqu'un."
Elle secoua la tête désespérée en fermant les yeux. Puis elle demanda au jeune garçon :
-"Sinon... Pourquoi tu as rejoins cette école ? Moi mon père m'a envoyée ici pour ses intérêts sociales et financiers."

{Kaname} - Ce n’est pas grave. C’est juste du sang, ça part avec de l’eau.

Augustine soupira de soulagement. Bien d'autres enfants qu'elle avait côtoyait, riches évidemment, aurait piqué une crise et partit se plaindre.
Kaname alla se lava les mains à un robinet, qui ne se trouvait pas loin. Puis il sortit un mouchoir et le mouilla. Puis répondit à sa question.

{Kaname} - On m’a forcé à venir ici. J’aime pas l’école mais bon … C’est juste un terrain de jeu pour moi.

Augustine pensa à son cas. Hum, c'était pareil. C'est justement ce qu'elle lui dit.
Puis Kaname s'accroupit et posa délicatement le mouchoir sur la blessure d'Augustine. Celle-ci ne savait plus comment réagir. Devait elle le laisser faire ou intervenir ? D'habitude c'est ses bonnes qui font ça... Non ! Les gens n'étaient pas ses bonnes !

{Kaname} - Ça doit piquer un peu mais c’est le seul moyen pour que ça arrête de saigner. Et puis, c’est pas très gracieux d’avoir du sang sur soi.

Elle répondit aussitôt, un peu affolée :

-"Ça ne pique pas du tout ! Et ce n'est pas le problème que ce soit gracieux ou pas ! Tu ne devrais pas avoir à le faire..."

Finalement elle se tut et lui posa une question :

-"Depuis combien de temps es tu ici ?"

{Kaname} - Je suis là depuis quelque mois …Le temps passe vite et les gens ici sont différent de mon ancien établissement. C’est plus facile d’avoir des connaissance.

De faire des connaissances, hein ? Elle aimerait bien elle aussi se faire des nouveaux amis. Depuis quelques années maintenant, les personnes qu'elles rencontrent sont des riches égoïstes et odieux. Pas vraiment le genre sympathique.
Puis elle pensa à une autre chose. Si il était là depuis quelques mois alors il avait du combattre des Shadow. Augustine eut une bouffée d'adrénaline.
Puis il lui renvoya la question. Augustine rit doucement.

-"En fait, je venais d'arriver quand je suis tombée sur toi. Ma valise est déjà arrivée alors je n'ai pas de bagages"

En y repensant, elle avait visité la ville ce matin et avait profité d'une petite ruelle pour se sauver de l'homme de son père. Ensuite, elle avait obliqué vers sa nouvelle école, mais son majordome lui attendait. Et quand elle avait commencé à courir...
Elle rougit.
Elle s'était crêpée...
Elle secoua vivement la tête pour arrêter d'y penser. Puis elle jeta un regard en arrière. Et demanda :

-"Bon, que faisons nous maintenant ?"

{Kaname} - Maintenant que j’y pense … Tu n’a pas qu’un majordome ? Tu doit être riche alors.

Riche ? Un peu qu'elle l'était ! Mais elle détestait ça... Elle voulait être normale, comme avant avec sa grand-mère. Elle préférait largement la vie paisible qu'elle avait avant à sa vie de luxe de maintenant. Les majordomes l'agaçaient à la prendre pour un bébé. Elle savait comme même marcher toute seule jusqu'à son nouveau lycée ! Elle n'avait pas non plus besoin de mouchard !
En y repensant elle sortit son téléphone portable. Un cadeau de son père pour son départ. N'importe quoi. Plutôt un stupide gadget qui la surveillait vingt quatre heures sur vingt quatre. Elle dit à Kaname :

-"Attends un peu, s'il-te-plait. Ces hommes stupides pourraient appeler la police simplement parce que je disparais trente minutes..."

Elle téléphona donc rapidement, disant qu'elle était en sécurité, que personne ne l'avait enlevé, et que non, on ne l'obligeait pas à dire tout ça. A la fin de son message, elle raccrocha puis balança son téléphone par terre en y mettant toute sa force. Elle l'écrasa ensuite sous son pied. Pour terminer, elle ramassa les miettes qu'étaient avant un beau portable bleu ciel. Puis elle s'expliqua :

"Il était mit sur écoute et donnait surement ma position. Et, personnellement, je déteste être surveillée."

Puis elle jeta les miettes dans un poubelle. Kaname lui proposa de visiter le lycée. Elle réfléchit un instant, puis finit par dire :

-"D'accord, mieux vaut partir d'ici de toute façon. Ils vont par tarder à rappliquer."

{Kaname} - Ouah! C’est plus une famille ça … On dirait plus une princesse en fuite poursuivit par des fous …

Princesse ? Fous ?
Augustine le regarda, étonnée, puis partit d'un fou rire.
Comment réagirait son père s'il entendait ça ? Elle ria de plus belle. Cela faisait bien longtemps que quelqu'un n'avait pas eue le même point de vue qu'elle. Elle dit entre deux hoquets de rire :

"-Je suppose que tu as raison... Effectivement, c'est de la garde rapproché... !"

Elle se calma et cessa de rire, puis une pensée désagréable vint la perturber. C'est vrai... Une princesse et des fous... Pourquoi la surveiller autant alors qu'on l'a abandonné à la naissance, cette princesse ? Qu'on lui a fait croire que ses parents sont morts ? Elle murmura en serrant les poings :

-"Oui, que des fous... Irresponsables..."

{Kaname} - Ici, c’est en quelque sorte un jardin. Les élèves l’entretienne bien, là-bas, c’est la cour.

La voix de Kaname surprit Augustine. Qui ne tarda pas à sourire. Il l'avait en quelque sorte sauvée de ses mauvaises pensées.
Elle était contente d'être tombée sur Kaname. Elle l'appréciait déjà. Lui ne l'avait pas regardé de travers car elle était riche, contrairement à certains et certaines. Enfin, il ne devait pas apprendre que la visite du lycée était une excuse pour apprendre à mieux le connaitre.

{Kaname} - Par là-bas … C’est les dortoir. L’internat à une forme de triangle et une cour ce trouve aux centre. Pour le reste faut marcher.

Augustine hocha la tête en suivant son regard.
Il lui sourit et marcha en direction du porte. Puis il s'arrêta et l'attendit. Elle ne se fit pas prier pour le rejoindre et entrer avec lui.

{Kaname} - J’aurais peur si j’était à ta place.

Augustine manqua de retomber dans un fou rire sans fin.
Peur ? De grands badauds ? Elle pouffa légèrement. Si elle avait peur de ça, elle aurait peur de tout ! Et puis Augustine n'avait pas facilement peur. Et qu'elle était dans cet état, elle frissonnait... de plaisir. Allez pas chercher à comprendre. L'excitation et la peur de l'aventure la remplissaient d'un bien être profond. Elle ne voulait vivre que ça.
Cependant elle ne dit rien.
Kaname était son guide. Il lui disait tout ce qu'il fallait. Elle se contentait d'acquiescer, essayant de tout mémoriser. Chose difficile pour Augustine qui n'aimait pas beaucoup les études. Cependant elle le faisait avec une facilité déconcertante. Connaitre son nouveau lycée était important. Elle fit donc un effort., personnellement pas très difficile.
Ils arrivèrent devant un mur dont partait deux couloirs. Kaname donna les lieux qui se trouvaient au bout des tuyaux de pierre. Augustine écouta attentivement.
Puis elle pensa à une chose. Il n'avait toujours pas visité les étages.

Il n'y avait plus rien à visiter ici, Augustine le sentait. Kaname lui proposa alors de monter à l'étage, puis changea d'idée. Il lui attrapa la main et l'entraina à sa suite. Ils grimpèrent au prmeier étage et continuèrent à marcher.

{Kaname} - C’est toujours la même chose, que ce soit ici ou en bas. Il n’y a que des salles alors je vais te montrer un autre endroit.

Un autre endroit ? Augustine ne voyait pas de quoi il parlait. Tout de moins jusqu'à ce qu'il monte de plus en plus haut. Enfin ils aperçurent le toit.

{Kaname} - Je venais souvent ici quand je suis arrivé. C’est calme et personne ne t’embête ici.

Il lui sourit. Augustine lui rendit son sourire et s'avança. Elle aimait les endroits en hauteur, on le vent était fort. Elle avait toujours aimé ça. Petite, elle restait des heures sur le balcon de se maison, a écouté le vent lui murmurait à l'oreille des phrases les joies de la journée. Et quand il n'y avait pas de vent, elle se balançait sur sa balançoire, le créant elle-même.
Elle s'approcha de bord et ferma un instant les yeux. Puis elle ouvrit doucement.
Puis elle s'étira et aperçut sa montre. Déjà ?! Elle revint vers Kaname et lui dit soudain pressée :

-"Désolée mais je dois aller voir ma nouvelle chambre. Si je ne le fais pas maintenant, il risque d'être trop tard !"

Puis elle s'apprêta à partir. Mais elle se retourna devant la porte du toit et lui cria avec un franc sourire :

-"Merci !"

Et elle se retourna et fila dans les escaliers.